L'évaluation de l'efficacité du traitement est basée sur la mesure de l'HbA1c. Cette mesure est répétée aux trois mois tant que les cibles glycémiques n'ont pas été atteintes ou que le traitement est modifié. Lorsque la glycémie est normalisée et que le mode de vie et le traitement sont stable, on peut réduire la fréquence des mesures aux six mois.
Pour la plupart des patients, l'automesure de la glycémie est un outil d'aide à l'intervention et à la prise en charge de l'hypoglycémie. Dans certains cas où la mesure de l'HbA1c n'est pas possible, l'automesure est essentielle.
La fréquence des mesures est individualisée en tenant compte du traitement prescrit, du besoin de connaître les valeurs de glycémie (p. ex. période d'ajustement de traitement ou suspicion d'hypoglycémie) et de la capacité du patient à utiliser les résultats de glycémie pour modifier son comportement ou sa médication (notamment l'insuline).
Si le patient n'utilise que des antidiabétiques oraux, la fréquence des mesures doit être individualisée pour tenir compte du type de traitement, du niveau de maîtrise de la glycémie et du risque d'hypoglycémie. Les patients à très faible risque d'hypoglycémie ou qui atteignent systématiquement leurs cibles peuvent ne mesurer leur glycémie que de façon irrégulière (une à deux fois par semaine) pour confirmer que les cibles sont toujours atteintes entre deux mesures d'HbA1c.
Recommandations de l'Association canadienne du diabète pour l'automesure de la glycémie dans certaines situations
Situation | Recommandations |
---|---|
Patient nouvellement diagnostiqué (< 6 mois) | Au moins 1 mesure par jour (à différents moments de la journée) pour aider le patient à comprendre l'effet de son alimentation, ses activités ou ses médicaments sur la glycémie |
Cibles glycémiques non atteintes | Au moins 2 mesures par jour jusqu'à l'atteinte des cibles; inclure des mesures pré- et postprandiales |
Prise d'antidiabétiques oraux avec risque d'hypoglycémie (sulfonylurées, méglitinides) | Mesurer si des symptômes d'hypoglycémie surviennent
Les patients ayant des antécédents d'hypoglycémie peuvent devoir mesurer leur glycémie plus fréquemment même si leurs cibles sont atteintes |
Maladie aiguë ou hospitalisation | Selon caractéristique du patient; souvent 4 mesures ou plus par jour |
Instauration d'un traitement qui peut causer de l'hyperglycémie (p. ex. corticothérapie)
Maladie connue pour augmenter la glycémie (p. ex. infections) | Selon le patient, au moins 2 mesures par jour |
Guide de l'INESSS
Individualisation de l'automesure chez les patients non traités par l'insuline
Utilisation quotidienne | Sous-groupes | Fréquence suggérée |
---|---|---|
Utilisation quotidienne recommandée | Diagnostic récent de diabète (<6 mois="" br=""> | 1 f.p.j. ou selon les circonstances cliniques (en variant le moment de prise dans la journée) afin de juger de l'effet des habitudes de vie et de la médication |
Début ou ajustement de traitement, notamment lors de l'inclusion des antidiabétiques oraux pouvant causer de l'hypoglycémie* | 1 f.p.j. ou selon les circonstances cliniques (en variant le moment de prise dans la journée) afin de juger de l'effet des habitudes de vie et de la médication | |
Occupation requérant un contrôle strict de l'hypoglycémie (p. ex. conduite automobile, emplois requérant une vigilance soutenue) | Aussi souvent que l'occupation le requiert | |
Utilisation quotidienne pouvant être recommandée | Utilisation d'antidiabétique pouvant causer de l'hypoglycémie | Ajouter une mesure lors des symptômes pour objectiver une hypoglycémie et au moment où l'hypoglycémie se produit habituellement (avec ou sans symptômes) afin de vérifier s'il existe une tendance |
Cibles d'HbA1c non atteintes | 1 f.p.j. ou selon les circonstances cliniques pour soutenir le suivi des changements dans les habitudes de vie et la médication | |
Utilisation quotidinenne NON recommandée | Diagnostic non récent de diabète (>6 mois) avec atteinte de la cible d'HbA1c et l'une ou l'autre de ces deux conditions :
| Mesures généralement non requise ou selon les circonstances cliniques |
*gliclazide, glimépiride, glyburide, chlorpropamide, tolbutamide, repaglinide, natéglinide
Patient sous insulinothérapie
On recommande de mesurer la glycémie aussi souvent qu'on s'injecte de l'insuline (p. ex. 1 dose = 1 mesure, 3 doses = 3 mesures). Chez les patients qui utilisent une insuline intermédiaire, des mesures de glycémie la nuit peuvent être appropriées pour s'assurer qu'il n'y a pas d'hypoglycémie.
1. Insuline basale seulement
L'insuline est administrée au coucher et on mesure la glycémie le matin avant le déjeuner.
2. Insuline prémélangée
Ce schéma implique typiquement une dose avant le déjeuner et une dose avant le souper. On recommande quatre mesures par jour en période d'ajustement des doses (avant chaque repas et au coucher). Une fois la glycémie normalisée, on peut réduire à deux mesures par jour : [avant le déjeuner/avant le souper] en alternance avec [avant le dîner/au coucher].
3. Insuline basal-bolus
Cette insulinothérapie plus intensive inclut généralement un bolus avant chaque repas et une dose basale au coucher. Trois schémas d'automesure peuvent l'accompagner :
Mesures AC
Quand la glycémie est très élevée, les mesures AC sont un meilleur reflet de la glycémie globale. En début de traitement, on vise principalement une normalisation rapide et soutenue de la glycémie AC.
Mesures PC
Les mesures PC sont mieux corrélées à l'HbA1c que les AC, mais elles peuvent être plus difficiles à interpréter si le patient n'a pas noté ce qu'il a mangé.
Elles sont particulièrement utiles quand on cherche à abaisser l'HbA1c une fois la glycémie AC normalisée. On les recommande aussi chez les patients qui prennent de l'insuline (surtout à action rapide ou très rapide), de l'acarbose, un méglitinide, un inhibiteur de la DPP-4 ou un analogue du GLP-1.
Utilisation adéquate du glucomètre
Les conditions suivantes sont importantes pour assurer un résultat valide :
On recommande de n'utiliser un site « alternatif » que si la glycémie est bien maîtrisée. Ces sites servent surtout à mesurer la glycémie préprandiale. Ils ne doivent pas être utilisés lorsque le patient est sujet à des changements rapides de glycémies (p. ex. maladie, période d'ajustement de la dose). La glycémie mesurée à ces sites peut varier de 10 à 15 % par rapport à la glycémie capillaire.
Comparaison avec une valeur obtenue par ponction veineuse
Pour vérifier l'exactitude des résultats d'un glucomètre, on compare un résultat obtenu avec le glucomètre avec un obtenu par prise de sang, au moins une fois par année, ou chaque fois qu'on doute de l'exactitude des résultats.
Le patient apporte son glucomètre à son rendez-vous pour la prise de sang et mesure sa glycémie dans les cinq minutes avant ou après la prise de sang. Il note le résultat dans le carnet et le compare avec le résultat du laboratoire lorsqu'il reçoit ce résultat de son médecin. Un écart inférieur à 20 % entre les deux résultats est acceptable.